Parmi la multitude de fantasmes sexuels qui existent, certains peuvent sembler plus intrigants ou déroutants que d’autres. La "forniphilie", également connue sous le nom de « "objectification" », fait partie de ces pratiques singulières qui suscitent souvent des interrogations. Bienvenue dans le Point G!
Cette paraphilie consiste à "utiliser son partenaire comme un meuble", qu’il s’agisse d’une table, d’une chaise, d’une lampe, ou même de toilettes. Si, à première vue, cette pratique peut paraître absurde ou extrême, elle possède des significations psychologiques et émotionnelles profondes.
Le terme « forniphilie » vient de l’anglais « "furniture" » (meubles) et « "philia" » (amour ou attirance). La forniphilie implique que le corps humain soit transformé en un "objet utilitaire", servant de mobilier temporaire dans le cadre d’une relation sexuelle ou d’un jeu érotique. Il ne s’agit pas seulement d’une posture : la personne qui « devient » un meuble se trouve souvent dans des positions inconfortables, voire contraignantes, parfois attachée ou immobilisée, et ce pour une période prolongée.
Bien qu’elle puisse sembler très spécifique, cette pratique s’inscrit dans un "jeu de domination/soumission" souvent rencontré dans le monde du BDSM (Bondage, Domination, Sadomasochisme). La personne transformée en meuble adopte un rôle passif et soumis, tandis que l’autre partenaire, celui qui « utilise » l’objet, incarne l’autorité et le contrôle.
Comme pour de nombreuses paraphilies, la forniphilie peut être analysée sous l’angle de la "psychologie sexuelle". Elle repose sur plusieurs dynamiques complexes, à commencer par l’idée d’"objectification", c’est-à-dire la transformation d’une personne en un objet. Cette transformation symbolise une perte totale de contrôle pour la personne soumise, et un pouvoir absolu pour le dominant. Ce processus peut procurer un sentiment d’excitation lié à l'abandon et à la dépersonnalisation.
Pour certaines personnes, le fantasme d’être traité comme un meuble peut renforcer des sentiments de "vulnérabilité" et de soumission, qui, paradoxalement, peuvent être source de plaisir. Quant au dominant, le fait d’utiliser un être humain comme un objet inanimé renforce son rôle de "maître" dans la relation, amplifiant l’excitation liée au contrôle total.
"Lucie, 33 ans", participante active dans le monde du BDSM, témoigne de son expérience avec la forniphilie :
_« La première fois que j’ai essayé, j’étais un peu nerveuse. Mais une fois dans la position, quelque chose d’étonnant s’est passé. J’ai senti un lâcher-prise complet, une déconnexion avec mon corps, comme si j’étais vraiment devenue un objet. C’était étrangement libérateur. Je savais que je pouvais arrêter à tout moment, mais le fait de laisser quelqu’un d’autre avoir un tel contrôle m’a procuré un immense plaisir. »_
Pour Lucie, l’expérience de la forniphilie a été une manière de "s’abandonner à l’autre" et de repousser les limites de sa propre conception de la sexualité.
La forniphilie s’inscrit souvent dans des relations pratiquant le BDSM, où les rôles de "domination et de soumission" sont explorés et définis de manière consensuelle. Il est important de souligner que, bien que cette pratique puisse sembler extrême, elle se déroule dans un cadre où les "limites sont négociées à l’avance" et où le consentement mutuel est primordial.
Dans le BDSM, la forniphilie peut inclure des éléments de bondage, où le partenaire soumis est attaché dans des positions spécifiques pour ressembler à un meuble. Par exemple, un partenaire peut être attaché en position accroupie pour servir de table basse, ou encore immobilisé en position debout pour devenir une « lampe » humaine.
La forniphilie est souvent associée à des sensations physiques intenses dues à l’immobilisation prolongée, et aux postures inconfortables qui peuvent pousser le soumis à tester ses "limites physiques" et mentales. Cependant, pour ceux qui pratiquent cette forme de jeu, il s’agit avant tout d’une manière d’approfondir la confiance et la connexion avec leur partenaire.
"Antoine, 38 ans", qui pratique le BDSM avec sa partenaire, raconte :
_« Ce qui est fascinant dans la forniphilie, c’est l’aspect mental. Le fait de savoir que ma partenaire accepte de s’abandonner ainsi, de me laisser la traiter comme un objet, renforce notre lien. Bien sûr, il y a l’excitation sexuelle, mais il y a aussi une vraie confiance qui se crée. C’est un jeu de rôle qui, paradoxalement, nous rapproche. »_
Bien que la forniphilie ne soit pas aussi médiatisée ou répandue que d’autres paraphilies, elle existe dans une "sous-culture" qui trouve une forme d’expression dans les communautés BDSM. Les personnes intéressées par cette pratique explorent souvent un large éventail de jeux de pouvoir et de domination, dont la forniphilie n’est qu’une facette.
Certains adeptes trouvent dans cette paraphilie une manière d’explorer la "déshumanisation" dans un cadre sécurisé et consensuel. Cette perte temporaire d’identité humaine, transformée en simple « objet », peut paradoxalement aider à "revaloriser" le corps et la relation, en renforçant les sentiments de confiance et d’appartenance.
De plus, la forniphilie permet souvent de repousser les limites du "désir érotique", en jouant avec les notions de "contrôle", de "soumission", et de "vulnérabilité", autant pour le dominant que pour le soumis. Ce jeu de pouvoir, lorsqu'il est bien encadré et consensuel, permet à certains couples de redéfinir leur rapport à l'intimité et au plaisir.
Comme pour de nombreuses pratiques BDSM, la forniphilie peut rester à l’état de fantasme pour certaines personnes, qui préfèrent ne pas la réaliser dans la réalité. Le simple fait d’imaginer être transformé en objet peut suffire à exciter certains individus, sans qu’ils aient besoin de passer à l’acte.
Pour d’autres, en revanche, le passage à la pratique peut être une manière de vivre pleinement leur fantasme et d’explorer les "dynamismes de domination et de soumission" dans la réalité. Dans tous les cas, il est essentiel que cette paraphilie soit pratiquée dans un cadre où le "consentement mutuel" est respecté, et où la sécurité et les limites de chacun sont prises en compte.
Une sexologue, souligne l’importance du consentement dans ce type de pratique :
_« Les pratiques comme la forniphilie, qui impliquent un degré élevé de soumission, doivent être précédées d’une communication ouverte et franche entre les partenaires. Il est important que chacun sache ce qui est attendu et consenti, et que des mécanismes de sortie (comme un mot de sécurité) soient en place pour garantir le bien-être de tous. »_
La forniphilie est une paraphilie qui, bien qu’étrange pour certains, trouve sa place dans l’univers complexe des fantasmes humains. En transformant le corps en objet, elle questionne notre rapport au contrôle, à l’abandon, et à la relation entre le dominant et le soumis. Que ce soit dans le cadre d’un jeu érotique ou d’une pratique plus régulière, cette paraphilie montre à quel point la sexualité humaine est diverse et influencée par des dynamiques psychologiques profondes.
Comme pour toute pratique sexuelle, le plus important est que celle-ci se déroule dans le respect du consentement mutuel, et qu’elle permette aux partenaires d’explorer leurs désirs dans un cadre sécurisé et bienveillant. La forniphilie, avec ses codes et ses rituels, reste pour certains un moyen d’approfondir la relation à soi et à l’autre, tout en jouant avec les limites du corps et de l’imagination.
En espérant que vous trouviez votre point G, en tout cas celui-ci est terminé.
Que le plaisir soit avec vous. C’était le point G.