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Daron Daronne, bienvenue dans la madeleine du Graal ! attachez vos protections et ajustez vos casquettes à l'envers ! Aujourd'hui, nous dévalons la pente des souvenirs pour redécouvrir un objet qui a non seulement transformé nos déplacements, mais qui incarnait tout un art de vivre dans les années 90 : le skateboard !

Ce son ! Cette symphonie urbaine des roues en polyuréthane qui grincent sur le béton, suivie du claquement sec d'une planche qui se retourne dans les airs ! Quelle musique pour toute une génération de rebelles en baggy !

Le skateboard n'est pas né dans les années 90, loin de là. Apparu en Californie dans les années 50 comme un substitut au surf quand l'océan était plat, il a connu plusieurs vagues de popularité. Ah ah, vagues, surf, excellent… ² Mais c'est bien dans les années 90 qu'il est devenu un véritable phénomène culturel mondial, porté par des figures emblématiques comme Tony Hawk, Rodney Mullen ou Steve Caballero.

Souvenez-vous de ces VHS qu'on s'échangeait comme des trésors ! Ces vidéos de skate aux montages saccadés, filmées en fish-eye, avec des bandes-son punk-rock ou hip-hop qui nous faisaient rêver d'une Californie fantasmée. Ces vidéos qui nous poussaient, chaque week-end, à nous retrouver sur le parvis de la mairie ou dans ce parking désaffecté pour tenter – souvent en vain – de reproduire les figures des pros.

Le skateboard des années 90, c'était bien plus qu'un moyen de transport : c'était une contre-culture, une philosophie, presque une religion ! Porter un t-shirt Thrasher, des chaussures Vans ou DC Shoes, un pantalon trois fois trop large et une chaîne de portefeuille qui pendait jusqu'aux genoux, c'était affirmer son appartenance à une tribu, son rejet des conventions, sa liberté !

Et parlons-en, de ces apprentissages douloureux ! Combien de genoux écorchés, de poignets foulés, de coudes en sang pour maîtriser ne serait-ce qu'un simple ollie ? Le skateboard nous a appris la persévérance, la résistance à la douleur, et cette étrange satisfaction de réussir enfin une figure après des centaines d'échecs. Une leçon de vie que bien des coaches en développement personnel nous vendraient fortune aujourd'hui !

Qui n'a pas connu cette excitation à l'approche du skatepark, ce mélange d'adrénaline et d'appréhension ? Ces moments où l'on observait, admiratif, les grands qui enchaînaient les figures dans le bowl, espérant secrètement qu'ils nous remarquent, qu'ils nous transmettent un peu de leur magie.

Et n'oublions pas le phénomène "Tony Hawk's Pro Skater" ! Ce jeu vidéo sorti en 1999 qui a permis à des millions d'entre nous de réaliser virtuellement les figures que nous ne réussirions jamais dans la vraie vie. Combien d'heures passées à enchaîner les combinaisons impossibles au son de "Superman" de Goldfinger ou de "Guerrilla Radio" de Rage Against The Machine ?

Mais qu'est devenu notre sport rebelle aujourd'hui ? Contre toute attente, le skateboard a réussi sa mue vers la respectabilité, jusqu'à devenir discipline olympique aux Jeux de Tokyo en 2021. Une consécration que les skaters des années 90 auraient probablement accueillie avec un mélange d'incrédulité et de dédain !

Le skateboard connaît aujourd'hui un nouvel âge d'or, porté par une nouvelle génération qui redécouvre ce sentiment de liberté unique. Les skateparks fleurissent dans nos villes, les marques de l'époque reviennent à la mode, et les quadragénaires aux genoux fragiles ressortent parfois leur vieille planche pour montrer à leurs enfants qu'ils ont été, eux aussi, des rebelles... avant de retourner rapidement à la raison après le premier ollie douloureux !

Le skateboard reste cette madeleine de Proust roulante qui nous rappelle une époque où la liberté se mesurait à la hauteur d'un saut, où l'appartenance se définissait par la marque de nos chaussures, où nos héros n'étaient pas des businessmen en costume mais des marginaux en t-shirt troué qui défiaient les lois de la gravité.

Alors, chers auditeurs, si votre vieux deck traîne encore dans votre garage, pourquoi ne pas le dépoussiérer ce week-end ? Vos articulations vous supplieront d'arrêter, mais votre âme d'adolescent vous remerciera de ce voyage dans le temps.

C'était la madeleine du Graal. À bientôt, pour un nouveau voyage dans vos souvenirs.