Daron Daronne, bienvenue dans la madeleine du Graal !! Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers d'un phénomène qui a envahi nos cours de récréation et vidé nos tirelires dans les années 90 : les Pogs !
Entendez vous ce claquement caractéristique des rondelles en carton qui s'effondrent après un coup précis de slammer ! Quelle douce mélodie pour nos oreilles d'enfants du 20eme siècle !
Apparus aux États-Unis au début des années 90 et débarqués en France vers 1994-1995, les Pogs ont conquis nos cours d'école avec une rapidité fulgurante. Ces petits disques en carton de 4 centimètres de diamètre, décorés d'images plus ou moins fantastiques, plus ou moins violentes, plus ou moins grotesques, sont devenus en quelques mois la monnaie d'échange universelle de toute une génération.
L'origine de ce jeu ? Elle remonte aux années 1930 à Hawaï, où des bouchons de bouteilles de lait à la marque POG (Passion Orange Guava) étaient utilisés pour jouer. Mais ce n'est que dans les années 90 que le phénomène s'est mondialisé, devenant l'une des premières "crise" mondiales de notre époque moderne.
Les règles ? D'une simplicité enfantine ! On empile ses Pogs face illustrée contre le sol, on lance son slammer - ce disque plus épais et plus lourd, souvent en plastique ou en métal - et on récupère tous ceux qui se retournent. Du moins, c'était la version officielle... Car dans la jungle impitoyable de la cour de récré, les règles variaient d'une école à l'autre, d'une ville à l'autre, donnant lieu à des débats passionnés et parfois à des disputes mémorables !
Rappelez-vous cette économie parallèle qui s'était créée autour de ces rondelles en carton : certains Pogs valaient plus que d'autres, non pas en fonction d'une quelconque rareté officielle, mais selon les codes mystérieux établis par la communauté enfantine. Le Pog avec le squelette enflammé ? Une fortune ! Celui avec le logo d'une marque connue ? Un trésor ! Sans oublier les éditions limitées qui circulaient comme des reliques sacrées.
Et que dire de cette frénésie de collection qui nous possédait ? On achetait des Pogs par paquet, on les échangeait, on les volait (soyons honnêtes), on les cachait sous notre matelas... Les parents, eux, ne comprenaient pas cet engouement pour des "rondelles en carton" qui coûtaient "un prix fou". Combien d'argent de poche englouti dans cette passion ? Combien de larmes versées pour un Pog perdu ou confisqué ?
Car oui, les Pogs ont rapidement été bannis de nombreuses écoles. La raison ? Ils encourageaient le jeu d'argent, provoquaient des disputes et, surtout, détournaient notre attention des apprentissages scolaires. Comme si apprendre à négocier la valeur d'un Pog holographique n'était pas une compétence essentielle pour notre future vie professionnelle !
Mais qu'est-il advenu de cette folie collective ? Comme toute mode, les Pogs ont connu une ascension fulgurante suivie d'une chute tout aussi spectaculaire. Dès 1997-1998, la fièvre était retombée, laissant place à d'autres engouements tout aussi éphémères.
Aujourd'hui, nos précieuses collections dorment probablement dans des cartons au fond d'un grenier, ou ont été discrètement jetées par nos parents lors d'un déménagement (nous ne leur en voulons pas... ou peut-être un peu). Les plus chanceux peuvent espérer vendre certaines pièces rares à des collectionneurs nostalgiques sur les sites d'enchères, mais ne rêvez pas : votre collection ne financera pas votre retraite anticipée !
Les Pogs restent cette madeleine de Proust ludique, ce symbole d'une époque où nos préoccupations se limitaient à posséder le slammer le plus lourd et la collection la plus impressionnante. À une époque où les écrans n'avaient pas encore envahi nos vies, ces simples disques en carton suffisaient à créer du lien social, à établir des hiérarchies, à provoquer des émotions intenses.
Alors, chers auditeurs, si vous retrouvez votre collection de Pogs dans un vieux carton, prenez le temps de les contempler un instant. Ces illustrations kitsch et ces designs criards vous ramèneront instantanément à cette époque bénie où votre plus grand stress était de réussir à compléter votre série des "Aliens phosphorescents" avant la fin de l'année scolaire.
C'était la madeleine du Graal, un podcast produit par audio.5sens.fr et en partie réalisée à l’aide d’IA. À bientôt, pour un nouveau voyage dans vos souvenirs.